Vaccination et maladies infectieuses : éléments clés à connaître

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Vaccination et maladies infectieuses : éléments clés à connaître

La vaccination est l’un des outils les plus puissants que nous possédons pour combattre les maladies infectieuses, sauver des vies et maintenir la santé publique. Dans cet article, nous allons explorer en profondeur les éléments clés de la vaccination, ses bénéfices, les considérations spécifiques pour certaines populations, et les recommandations des professionnels de la santé.

L’importance de la vaccination

La vaccination est un succès en termes de santé et de développement mondial. Chaque année, elle permet d’éviter entre 3,5 et 5 millions de décès dus à des maladies telles que la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la grippe et la rougeole[4].

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Comment fonctionne la vaccination

La vaccination induit une réaction du système immunitaire en exposant l’organisme à des formes tuées ou atténuées d’agents pathogenes, comme des virus ou des bactéries. Cela déclenche la production d’anticorps par le système immunitaire, ce qui permet à l’organisme de reconnaître et de combattre plus efficacement ces agents infectieux à l’avenir.

"Les vaccins déclenchent la production d’anticorps par le système immunitaire, comme lorsque celui-ci est exposé à une maladie. Cependant, comme les vaccins contiennent des formes tuées ou atténuées d’agents pathogenes, ils ne provoquent pas la maladie elle-même."
- Organisation Mondiale de la Santé (OMS)[4]

Les types de vaccins

Il existe plusieurs types de vaccins, chacun ayant ses propres caractéristiques et utilisations.

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Vaccins inactifs

Les vaccins inactifs contiennent des agents pathogenes tués ou inactivés. Ils ne peuvent pas provoquer la maladie et sont généralement recommandés pour les personnes immunodéprimées. Par exemple, le vaccin contre la grippe par voie injectable est un vaccin inactif et ne peut pas induire la grippe[1].

Vaccins vivants atténués

Les vaccins vivants atténués contiennent des agents pathogenes vivants mais affaiblis. Ils sont très efficaces pour induire une réponse immunitaire forte, mais ils sont contre-indiqués pour les personnes sous traitement immunosuppresseur ou immunomodulateur. Les vaccins vivants atténués doivent être évités au cours des six premiers mois de la vie chez les nouveau-nés de mères traitées avec des traitements biologiques au cours de la seconde moitié de la grossesse[1].

Calendrier vaccinal et recommandations

Le calendrier vaccinal est un outil crucial pour assurer une protection optimale contre les maladies infectieuses. Voici quelques recommandations clés :

Vaccination des nourrissons

Les nourrissons doivent être vaccinés contre plusieurs maladies dès leur plus jeune âge. Depuis le 1er janvier 2025, tous les nourrissons doivent être vaccinés contre les méningocoques ACWY et B, avec une dose unique de primovaccination à l’âge de 6 mois suivie d’une dose de rappel à l’âge de 12 mois[2].

Vaccination des adolescents

Les adolescents doivent également suivre un schéma vaccinal spécifique. La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande la vaccination tétravalente contre les méningocoques chez tous les adolescents, avec une dose administrée entre 11 et 14 ans, et un rattrapage vaccinal chez les 15-24 ans[2].

Personnes à risque élevé

Certaines personnes présentent un risque élevé d’infections invasives à méningocoque, telles que celles avec un déficit en fraction terminale du complément ou une asplénie anatomique ou fonctionnelle. Ces personnes doivent bénéficier d’une protection durable contre les sérogroupes A, B, C, W et Y du méningocoque avec des vaccins quadrivalents conjugués[2].

Vaccination et traitement immunosuppresseur

Pour les personnes sous traitement immunosuppresseur ou immunomodulateur, la vaccination nécessite des considérations particulières.

Avant le traitement

Il est recommandé d’être à jour dans ses vaccinations le plus tôt possible dans l’évolution de la maladie, idéalement dès le diagnostic, avant l’initiation du traitement. Cela permet d’obtenir une meilleure réponse vaccinale et de minimiser les risques d’infection[1].

Pendant le traitement

Les vaccins vivants atténués sont généralement contre-indiqués sous traitement immunosuppresseur. Si ces vaccins doivent être réalisés, ils nécessiteront un arrêt du traitement, dont la durée dépend du traitement en question. Les vaccins inactifs, comme ceux contre la grippe et le pneumocoque, peuvent être administrés sans arrêt du traitement[1].

La vaccination de l’entourage

La vaccination de l’entourage des personnes sous traitement immunosuppresseur est également cruciale. Les personnes de l’entourage proche doivent être à jour de leur vaccination contre la rougeole, la varicelle, la grippe et la Covid-19 pour éviter de transmettre l’infection à la personne traitée[1].

Exemples concrets et anecdotes

La lutte contre la rougeole

La rougeole est une maladie hautement contagieuse qui peut être évitée grâce à la vaccination. Cependant, dans le contexte actuel de circulation du virus de la rougeole, seule une couverture vaccinale de deux doses d’au moins 95 % est susceptible d’interrompre la transmission du virus. Malheureusement, la couverture vaccinale contre la rougeole reste insuffisante dans de nombreux pays, avec par exemple une couverture de 78,1 % pour la seconde dose de ce vaccin à La Réunion[3].

La vaccination contre les méningocoques

La vaccination contre les méningocoques est particulièrement importante pour les personnes à risque élevé. Par exemple, les personnes avec un déficit en fraction terminale du complément ou une asplénie anatomique ou fonctionnelle doivent bénéficier d’une protection durable contre les sérogroupes A, B, C, W et Y du méningocoque. Les vaccins quadrivalents conjugués comme NIMENRIX, MENQUADFI et MENVEO sont recommandés et remboursés à 65 % par l’assurance maladie pour ces patients à risque élevé[2].

Conseils pratiques

Suivre le calendrier vaccinal

Il est essentiel de suivre le calendrier vaccinal recommandé par les autorités de santé pour assurer une protection optimale contre les maladies infectieuses.

Se faire vacciner avant un traitement

Si vous êtes sur le point de commencer un traitement immunosuppresseur ou immunomodulateur, assurez-vous d’être à jour dans vos vaccinations avant de commencer le traitement.

Vacciner l’entourage

Encouragez les membres de votre entourage à se faire vacciner contre les maladies courantes pour protéger non seulement eux-mêmes, mais aussi les personnes vulnérables autour d’eux.

Tableau comparatif des vaccins contre les méningocoques

Vaccin Âge de début Schéma vaccinal Remboursement
NIMENRIX 6 semaines 1 dose 65% pour les patients à risque élevé et les nourrissons jusqu’à 23 mois
MENQUADFI 12 mois 1 dose 65% pour les patients à risque élevé et les nourrissons jusqu’à 23 mois
MENVEO 2 ans 1 dose 65% pour les patients à risque élevé

Effets indésirables et sécurité

Bien que les vaccins soient généralement très sûrs, il peut y avoir des effets indésirables mineurs tels que de la fièvre, des douleurs au site d’injection, ou des réactions allergiques rares.

La vaccination ne peut-elle pas provoquer une infection ?

La vaccination ne peut entraîner une infection qu’à deux conditions : que le sujet soit très immunodéprimé, y compris par un traitement immunosuppresseur, et que le vaccin administré soit un vaccin vivant. Par exemple, le vaccin contre la grippe par voie injectable ne peut pas induire la grippe[1].

La vaccination est un outil indispensable dans la lutte contre les maladies infectieuses. En suivant les recommandations des professionnels de la santé, en respectant le calendrier vaccinal, et en vaccinant l’entourage, nous pouvons assurer une protection optimale contre ces maladies et maintenir la santé publique.

"Les vaccins sont le fondement de la sécurité sanitaire mondiale et constitueront un outil essentiel dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens."
- Organisation Mondiale de la Santé (OMS)[4]

En fin de compte, la vaccination est un investissement crucial pour la santé individuelle et collective, et il est essentiel de continuer à la promouvoir et à la soutenir pour un avenir plus sain.